Puyoô
La chapelle
Le 17 octobre 1756, le pasteur Deferre relance l’église réformée du Béarn lors d’une réunion clandestine à la maison Magret située sur les hauteurs de Bérenx.
A Puyoô, la première réunion clandestine se réunit au bois de la Nasette le 5 décembre 1756.
En 1766, le pasteur Deferre tenait une réunion religieuse à la maison Pouey à Bellocq lorsque les soldats virent pour le prendre. Marie LESCAR BOURAT, placée en sentinelle, donna l’alarme ce qui permit au pasteur à franchir le gave et de se retirer dans la famille Maisonnave, à Artiguevielle, hameau de Puyoô.Il s’échappe le lendemain en se déguisant en valet de ferme en gagnant les bois, tandis que Marie LESCAR BOURAT fut arrêtée et emprisonnée à PAU.
L’Église protestante évangélique libre d’Orthez est issue du puissant mouvement de Réveil spirituel qui traverse l’Europe à la fin du XVIIIème siècle. A partir de 1821, Henri PYT (1796-1835) un Suisse du canton de Vaux, « réveille » l’Église consistoriale d’Orthez qui, après la longue période de persécutions et de clandestinité, s’est installée dans le confort matériel que lui apportent les Articles organiques de 1802. La doctrine, influencée par le libéralisme philosophique du Siècle des Lumières, est marquée par un relâchement doctrinal. La prédication de PYT, directe et incisive, basée exclusivement sur la Bible, insiste sur la nécessité d’une conversion personnelle.
Le petit groupe qu’il a formé à Baigts-Castétarbe appelle, en 1831, le pasteur Jacques RECLUS (1796-1882) qui vient de démissionner de l’Église officielle. Pendant cinquante ans, aidé par l’évangéliste Pierre LACLAU (1808-1897), il exerce son ministère d’évangélisation qui s’étend aux communes environnantes : Orthez, Maslacq, Salies, Bellocq, Puyoô… Ainsi naît l’Église d’Orthez qui va fédérer ces différents groupes tout en se maintenant à l’écart de l’Église concordataire et en s’efforçant de résister à la tentation darbyste.
L’état régule l’implantation territoriale des protestants, ces derniers doivent participer comme les communes et l’Etat, au moins au tiers des dépenses.
Lorsque ces modalités ne sont pas remplies, le ministère des cultes peut refuser la construction d’un temple. C’est le cas à Puyoô où en 1828, l’insuffisante souscription des protestants et la proximité du temple de Bellocq ont raison du projet.
En 1851, les protestants représentent 22,11% de la population de Puyoô.
Succédant à Jacques RECLUS, Paul MONNIER (1862-1943) avec son épouse Clémence arrivent en 1885 à Orthez. Il y reste pasteur pendant cinquante ans lui-aussi. Il insuffle un souffle nouveau et donne une assise solide à l’Église qui adhère à l’Union des Églises évangéliques libres en 1889. Il poursuit le travail d’évangélisation et communique aux Béarnais son intérêt pour les Missions. Il préside le comité auxiliaire des Missions évangéliques de Paris au sein duquel les deux Églises d’Orthez collaborent ainsi qu’en plusieurs autres occasions – réunions, création d’une Solidarité par exemple. L’Église, désormais bien installée dans la cité, entreprend un gros chantier de constructions. En 1887 : chapelle d’Orthez ; 1890 : la chapelle de Puyoô est construite en 1897 sur un terrain de la famille Lannes; 1898 : chapelle de Castétarbe. (par l’intermédiaire de la société civile immobilière des Eglise et chapelles évangéliques libre de St FOY la Grande).
Aujourd’hui, le destin religieux de cette grange-hangar n’est décelable que par son décor : une bichromie (rouge et beige) discrète et un oculus rond sur le pignon.